Introduction

Les Elles d’Humando

Les Elles d’Humando

Les Elles d’Humando

Cécile et Françoise

A la rencontre de Françoise et Cécile de l’agence Humando Boulogne-Billancourt.

Chez Humando, le mois de mars sera dédié aux actions de féminisation. Nous souhaitons durant ce mois, mettre en avant les femmes au sein de notre société. C’est pourquoi nous sommes allés au sein de l’agence Humando Boulogne-Billancourt afin d’interviewer Françoise Menant (Responsable Recrutement et Accompagnement) et Cécile Neyrat (Chargée de Recrutement et d’Accompagnement). Cette interview est l’occasion pour nous d’en connaître un peu plus sur leur quotidien, parcours et motivation.

Bonjour, Françoise et Cécile. Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?

Françoise : Bonjour, je m’appelle Françoise, je fais partie du groupe Humando depuis 2009 et j’ai toujours été sur le secteur du 92. J’ai commencé avec l’agence de Clichy et maintenant depuis 2016 avec l’agence de Boulogne.

Cécile : Bonjour, je m’appelle Cécile, j’ai rejoint le groupe Humando en octobre 2021. J’ai démarré chez Humando par un stage à l’agence Humando Saint-Denis cet été pour valider un titre de conseillère en insertion professionnelle. Aujourd’hui, cela fait quelques mois que j’occupe le poste de Chargée de Recrutement et d’Accompagnement au sein de l’agence.

Pouvez-vous nous présenter votre métier ?

Françoise : Notre rôle est d’accompagner les publics vers la stabilisation dans l’emploi et également dans la recherche de logement (tout ce qui peut être annexe et donc frein à l’emploi). C’est un métier qui nous apprend énormément au quotidien et qui nous oblige à être très attentifs vis-à-vis de notre public. Souvent, nous avons des publics ayant des parcours très difficiles et qui, malgré toutes les difficultés, arrivent à garder leurs motivations pour réaliser leurs projets professionnels. Ils donnent énormément d’eux même pour pouvoir s’en sortir et se stabiliser, ce qui est vraiment très valorisant au quotidien.

Cécile : En complément de ce que Françoise a cité, je peux dire que notre métier consiste dans un premier temps à recevoir nos candidats, à faire le point avec eux sur leurs parcours professionnels et leurs parcours personnels qui peuvent parfois être un peu compliqués. Notre travail va être de les positionner en emploi afin qu’ils aient une stabilité financière, pour qu’ils se sentent mieux, pour qu’ils apprennent à travailler. Mais c’est aussi leur apprendre les codes du monde du travail. D’un autre côté, nous les accompagnons au niveau social, ça peut être au niveau du logement, la santé ou même la connaissance des droits. Parfois, ils ne connaissent pas les démarches ou encore les aides auxquelles ils sont éligibles.

D’après vous, quels sont les particularités de votre métier ? Quelles sont vos joies et réussites ?

Françoise & Cécile : Si une personne arrivait dans l’agence sans CV, aucune importance, car pour nous ce qui a toujours été important, c’est son CV en sortant. Le CV du candidat lorsqu’il arrive, n’est pas influent, mais ça peut nous donner quelques idées sur ses anciennes expériences et parcours.

Par exemple, il nous arrive d’accompagner un livreur de pizzas qui a arrêté l’école en troisième et finalement après son parcours en insertion chez Humando, il aura exercé des métiers dans le BTP, suivis des formations, il aura évolué et il aura eu des perspectives d’embauches concrètes. Pour nous, c’est ce qui importe. Mais au préalable, il faut contribuer à lever des freins financiers, ce du logement, d’isolement, des ruptures familiales, etc … C’est pourquoi l’humain passe avant tout !

Ce qui est primordial pour nous, c’est d’accompagner ces personnes dans leur propre globalité. Nous pouvons avoir des salariés qui par exemple, ont la garde partagée de leurs enfants. Nous devons donc ici s’adapter, car nous savons d’avance que ce salarié devra travailler dans une zone pas très éloignée de son domicile pour pouvoir récupérer ses enfants à l’heure ou en cas d’urgence se rendre disponible.

C’est une relation de confiance entre l’agence et l’intérimaire. Notre salarié peut compter sur nous pour nous alerter en cas de problèmes personnels ou toutes autres urgences. Nous jouerons le rôle de médiateur et nous sommes en charge de faire l’interface et d’informer l’entreprise d’accueil dans les cas où l’intérimaire ne pourrait pas se présenter pour travailler pour cause de maladie, de démarche administrative ou autre raison liée à sa situation fragile. L’entreprise d’accueil, elle aussi nous fait confiance et sait se monter collaborative et également être à l’écoute et compréhensible vis-à-vis ces situations.

Par ailleurs, je travaille aussi à la déconstruction de préjugés que certaines personnes ont encore envers les publics qui souhaitent s’insérer dans la société active. En effet, pour divers, lorsqu’ils entendent insertion, ils l’assimilent directement aux “personnes dépendantes d’alcool, de produits stupéfiants comme la drogue ou encore des personnes sont sous-main de justice”. Quelquefois, lorsque les tuteurs d’entreprise constatent que certaines personnes en voie d’insertion par exemple les publics réfugiés, ont un niveau d’études assez élevés (ingénieur, médecin ou vétérinaire par exemple), cela les surprend dans un premier temps, puis, ça change leurs points de vue face à ces publics.

Petit à petit, le regard vis-à-vis des personnes en parcours d’insertion est en train de changer, mais il reste encore tout un travail à faire.

Au sein de votre métier, est-ce qu’il y a quelque(s) chose(s) de très important(s) ou qui vous tient à cœur ?

Françoise : Je sais que je peux raconter mon métier avec fierté, ce qui n’est pas forcément le cas de certaines personnes. Le sentiment premier chez nous, c’est la fierté de ce qu’on accomplit. Certes, il y a quelques échecs mais surtout des réussites. En globalité, nous essayons de mobiliser tous les dispositifs pour aider chacun individuellement.

Même si nous rencontrons parfois des difficultés dans notre journée, nous avons mis des personnes à l’emploi et nous les avons écouté pour trouver des solutions qui changeront sûrement leur vie. Ce n’est pas un métier purement administratif, il y a beaucoup de polyvalences.

Cécile : Je sais que je suis l’exemple typique, j’étais vendeuse dans une grande enseigne pendant 10 ans et ça n’avait pas de sens pour moi, ce n’était pas du tout ce qui m’intéressait. J’avais besoin de donner du sens à ce que je faisais, d’être fière de moi et de ce que j’accomplissais, d’accompagner les gens. Aujourd’hui, je suis fière du métier que je fais et de le dire. Je suis vraiment entrée dans une bonne structure, une bonne équipe et une bonne direction. Je suis enchantée et heureuse d’avoir enfin trouvé ma voie.

Alors oui, nous sommes fatiguées en rentrant le soir, mais avec le sentiment d’avoir accompli son devoir, la fierté d’avoir mis des personnes à l’emploi, d’avoir accompagné des candidats ne serait-ce qu’en les aidant dans des démarches administratives pour leur faciliter la vie au quotidien.

Avez-vous un dernier mot ou un message à adresser aux femmes ou au grand public ?

Françoise : Je trouve qu’aujourd’hui, il n’y a toujours pas assez de femmes dans les métiers du BTP. Les opportunités leur sont très peu présentées pour intégrer ce secteur durant les années de choix d’orientation. Que ce soit à l’école ou même au sein de la famille, les freins commencent par-là, il y a toute une démarche à refaire pour encourager les femmes à aller vers les métiers dits “masculins”.

 Les femmes dans le bâtiment en général sont brillantes, elles ne sont pas toutes à des postes de conduites de travaux ou d’ingénieurs de travaux, elles sont également sur les chantiers, et sont exceptionnelles. Malheureusement, la majorité d’entre elles n’ont jamais envisagé d’occuper ces postes, car on ne leur avait jamais proposé ce type de métiers.  Aujourd’hui, au sein de notre agence nous avons trois femmes dans ce secteur.

A titre d’exemple, la semaine dernière, nous avons reçu une candidate à qui nous avons proposé une mission dans le BTP. Elle était étonnée et nous a fait part du fait qu’on ne lui avait jamais proposé d’exercer ce métier et qu’on lui proposait plutôt des postes bureautiques comme du secrétariat. Après notre échange, et l’ayant convaincu qu’elle avait toutes les qualités pour exercer le métier, elle a manifesté son intérêt et a souligné qu’elle apprécie être en déplacement et travailler en équipe.

Un autre exemple, Il y a quelques jours, nous avons rencontré une fondation dédiée aux apprenties (c’est un organisme proposant une aide sociale à l’enfance.) et nous nous sommes aperçus qu’elle orientait les filles uniquement vers des métiers type l’aide à la personne ou le secrétariat. Nous leur avons donc proposé d’organiser un job dating où nous avons présenté tous les métiers confondus à tous les publics sans distinction. Ainsi, nous leur laissons le choix de décider quelle voie prendre.

En tant que parents, collègues, conseillers en orientation et société, nous sommes tous responsables des choix du futur métier des filles comme des garçons et en aucun cas nous ne devrions “genrer” les métiers.

Cécile : Ce que je peux ajouter, c’est qu’il faut casser les barrières qu’on a inconsciemment construit et qu’il faut arrêter de féminiser certains postes tout comme masculiniser d’autres et commencer à se donner tous les moyens et possibilités pour avoir cette ouverture d’esprit.